Évolution à 5 ans au cours de l’artérite cellule géante : des indications pour guider la prescription de tocilizumab ? - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
La corticothérapie prolongée est le traitement de référence historique de l’artérite à cellules géantes (ACG). Le tocilizumab a fait récemment la preuve d’une remarquable efficacité à moyen terme avec un rapport bénéfice/risque qui parait satisfaisant dans les études cliniques [1 ], mais encore insuffisamment documenté dans la vraie vie. Cette molécule est susceptible aussi d’augmenter considérablement le coût de la prise en charge de l’ACG. L’identification de groupes de patients pouvant espérer un bénéfice maximal de ce traitement est un enjeu de recherche. Dans cette étude, nous décrivons l’évolution sur 5 ans de 100 patients traités pour une ACG afin d’aider la décision thérapeutique.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective observationnelle bicentrique dans un centre hospitalier universitaire et un hôpital de métropole régionale incluant les patients atteints d’une ACG diagnostiquée entre le 1er janvier 2008 et le 30 juin 2012 et suivis plus d’un an. L’objectif principal était d’évaluer la possibilité d’un sevrage prolongé défini par 12 mois sans corticoïdes ni rechute. Les objectifs secondaires étaient de décrire les rechutes et les complications liées à la maladie et/ou au traitement. Nous avons cherché à identifier des facteurs prédictifs de l’obtention d’un sevrage prolongé par des modèles de survie classiques (Kaplan–Meier et modèle de Cox).
Résultats |
Nous avons inclus 100 patients (âge moyen : 73,4 ans±9,6 ans ; 72 femmes/28 hommes), dont 69 avaient une BAT positive, 25 % une atteinte oculaire, 22 % une aortite confirmée par l’imagerie au diagnostic. Un à trois bolus de méthylprednisolone avaient été prescrits chez 18 % des patients au diagnostic, et 15 % ont été exposés au méthotrexate au cours du suivi. Le suivi médian était de 58 mois (extrêmes : 16–63), et 98 patients ont été suivis plus de 2 ans. Un sevrage prolongé a été obtenu chez 31 % des patients à deux ans et 56 % à 5 ans (délai médian : 31,5 mois). Aucune caractéristique au diagnostic n’était associée de manière significative à la possibilité d’un sevrage prolongé. Cinquante-six patients (56 %) ont présenté au moins une rechute. Les 31 patients encore traités par plus de 5mg de corticoïdes à 24 mois étaient plus nombreux à présenter entre 2 et 5 ans au moins une nouvelle complication aortiques (19,4 % vs 1 % ; p=0,006), de la corticothérapie (45,2 % vs 26,5 % ; p=0,06), cardiovasculaire non aortiques (16,7 % vs 7,3 %, p=0,11), et ils étaient plus nombreux à présenter au moins une de ces complications (67,8 % vs 33,8 %, p=0,006). Les complications aortiques affectaient 18 % des patients ayant eu une aortite identifiée au diagnostic contre 5,1 % des autres patients (p=0,07).
Conclusion |
Le bénéfice à attendre du tocilizumab pourrait être maximal en cas d’aortite présente au diagnostic, de comorbidité cardiovasculaire et lorsque la dose de corticoïdes prescrite reste supérieure à 5mg par jour de prednisone à 2 ans de traitement. Cela est à confirmer par des études de cohorte prospectives et des essais cliniques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 38 - N° S2
P. A32-A33 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?